Les billets de Joseph

Les billets de Joseph

Déclaration de candidature

humanisme-8.jpg

 

Chères amies, chers copains, bons citoyens et militants hirsutes,

 

Hier soir, après avoir longuement réfléchi mon image, trouble vers la fin, dans le miroir au dessus du comptoir de Chez Léon, centre de la vie socioculturelle plouquienne,

 

après avoir consulté et sondé en profondeur la multitude peuplant ce lieu, efficace remède à l'exode rural, puisque sa densité atteint parfois les huit fêtards au mètre carré, lors de ses meilleurs soirées, une base bien plus solide, quoique mouvante selon ce qu'elle a bu ou vibre au son du groupe qui joue, au fond, bien plus solide disais-je, que les 500 personnes de leur fameux panel pris au hasard dans le 16éme arrondissement intra-muros, obligatoirement retraitées et titulaires d'une platinum,

 

après avoir ressenti l'appel profond et désintéressé, en mon foie intérieur, de tous les membres présents de la cité plouquienne, ivres... d'espoir, saoulés... de mauvais discours, vomissant ...les élites parvenues, soiffards...d'envies, fauchés par les pétés de thunes et trumpés par le spectacle médiatesque,

 

après avoir fait adopter à main levée le refus individuel comme unique programme, bras d'honneur exigeant et responsable, seule posture possible face au marché mondial délocalisé, qu'on ne sait même plus où s'adresser pour lui demander d'arrêter ses conneries,

 

après avoir examiné les 101 candidatures en cours, de tous ces copiés-clonés, vieux, tristes ou jeunes chiots surannés se revendiquant de la rupture avec le chenil d'origine mais ne promettant en rien d'en couper la laisse ou le collier. La loupe du fond de mon verre ne m'a pas permis de différencier, ni même d'enregistrer des enthousiasmes putatifs qu'auraient suscité ces hommes interchangeables jusqu'au costard-cravate et au domicile parisien,

 

conscient de cet appel au saut dans le vide à la multitude lassée, qui trinque au propre, mais aussi à l'insoutenable figuré, je me présente à vos naufrages pour l'érection  pestilentielle !

 

Je revendique mon expérience des mauvaises odeurs, pas celles de l'argent libyen, de la mafia des hauts-de-chaîne, du coiffeur pour chauve à dix mille, de l'étudiant grenadé ou du réfugié chassé, mais bien celles de l’ensilage bio, du saucisson des prés, des brumes de Chez Léon et de l'haleine du terroir des ploucs fraternels au petit matin.

Pour cela, je suis prêt à interdire l'argent et la propriété, rendre illégale l'avidité et la faire disparaitre par la maréchaussée, retourner la société des avec pour une société des sans. Un rêve, dites-vous, une utopie, même, mais oui ! Pourquoi se gêner, ils le font bien eux, avec leurs promesses du plein emploi, d'une sécurité clinique, de frontières étanches, au prix du sang et des larmes du capitalisme rémunérateur pour quelques uns. Depuis tout ce temps, ils s'éloignent plutôt de ces sornettes que de s'en approcher, ces serpents qui sifflent sur nos têtes, pourquoi les croyez vous encore capables de penser plutôt que de nous gérer et communiquer, prisonniers des stratégies du  pouvoir. Eux-mêmes savent bien qu'ils n'ont aucune chance de réaliser notre bonheur, puisque ce n'est pas un objectif possible, si ce n'est à accéder à la place la mieux protégée de nos misères et de notre condition, à tel point qu'ils sont prêts à charger leurs puissants effluves de remugles fascisantes pour y parvenir.

 

Oh, je ne vous promettrai pas le chemin de pétales de rose et le parfum de l'eau de Cologne des temps anciens, ou celui dévoyé, des cerises. Je ne vous rendrai que votre liberté, et vous en serez bien encombrés, plus de guichet pour aller se plaindre au service consommateurs ! Moi, je ne connais que le comptoir et ses brèves, s’asseoir autour d'une table pour en discuter. Plus de chef non plus, auquel s'en remettre lorsque le vent souffle ou tourne, à lyncher ou à adorer selon le résultat . Faudra bosser un peu, oui,  faire le nécessaire mais sans travailler, assumer et assurer pour le commun taille patron, causer, pleurer parfois, rire beaucoup et toujours, puis faire et défaire pour refaire encore mieux, en un perpétuel mouvement, mais sans s'empresser. L'horloge stressante de la croissance sera arrêtée, je jetterai l'anxiogène clef, des fragrances agréables et inconnues viendront alors vous caresser, si, si, vous verrez, on s'habituera vite à n'obéir qu'à l'autogestion de nos besoins, de nos moyens. Le progrès technique et ses machines seront à notre service mais plus à celui de la rente et de la police. Pas de chèque, pas d'esclave pour faire ce que vous penseriez trop bas ou trop haut pour votre position sociale, déconstruite dans l'instant par la digne égalité, y compris pour les plus louches qui fument des herbes de Provence et ne branlent rien de la journée, sans oublier le punk à chien, faudra échanger ou troquer vos refus comme vos envies, vos savoirs ou même votre ignorance, avec les frères et les sœurs, loin du combat des électeurs et de leurs froides sueurs.

 

Je n'ai pas de programme. La carte de Chez Léon, son menu ouvrier et son service canaille, en seront la tonitruante fondation, loin des constitruands actuels. C'est à vous de jouer, il ne s'agit pas de se baffrer comme les goinfres du 1%, mais de cuisiner juste, avant, et de faire la plonge, partagée, après, sans empêcher la fête entre deux, ou pas, selon vos envies, à durée indéterminée, comme toutes nos vies, bientôt sans vis.

 

Yo,  porcherie ! Tel le plus gros boeuf du salon de l'Agriculture : Élisez-moi ! Telle la plus belle miss chèvre du Poitou : Élisez-moi ! Tel le vainqueur de la dernière vache qui tache entre les tables de Chez Léon : Élisez-moi ! A ce jeu de con, vous avez déjà tout perdu, vous n'y perdrez donc plus rien : Élisez-moi ! Cassez-leur les burnes, cassez donc leurs urnes : Élisez-moi !

 

Vive la plouquie libre, humaine et universelle !

 Reiser-vive-l-anarchie.png

  Léon ! ....Oh Léon ?....Mais t'es ou ?...Ah t'es là.... Mais, qu'est ce que t'attends, tu rêves ? Tournée générale !

 

 

 



19/11/2016
12 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 37 autres membres