2017, Voter est devenu obligatoire
L’Association des Maires de France a sollicité les Présidents du Sénat et de l’assemblée Nationale pour qu’une proposition de loi soit faite dans les plus brefs délais pour modifier le nouveau code électoral qui prévoit la diminution de la dotation de l’État aux collectivités locales au prorata des électeurs ne s’étant pas déplacés, ou des personnes majeures résidentes toujours non inscrites d’office sur les listes électorales.
Les maisons de retraites et hôpitaux ont organisé le vote par correspondance de leurs locataires ne pouvant pas ou plus se déplacer, de même les tuteurs des personnes placées sous curatelle, certains se sont plaints d’être contraints d’être tenus responsables de la participation de leurs ouailles, qu’ils ne voient plus, pour quelques-uns, depuis plusieurs années tout en gérant leur portefeuille. De nombreux journaux locaux témoignent des abus de toutes sortes sur ces populations et dans d’innombrables établissements.
Les présidents d’Universités protestent contre les sanctions financières à l’encontre de ceux qui n’ont pas fourni la liste complète de leurs étudiants, celles-ci étant croisées depuis le début de cette année, avec le recensement national fait aux jeunes de plus de 16 ans, dans un souci d’efficacité.
Certains partis politiques profitant de la nouvelle loi électorale ont organisé des navettes gratuites subventionnées pour accompagner leurs électeurs aux bureaux de vote, ou démarcher ceux qui n’avaient pas encore voté à midi. La plupart des médias ont bénéficié de la campagne de communication et de promotion la plus importante jamais organisée par l’Etat pour une élection, et de fait, les réticences ont été pratiquement absentes du débat public.
Les syndicats de la pénitentiaire ont lancé un préavis de grève pour dénoncer le surcroit de travail provoqué par l’organisation du scrutin, les risques inutiles pris dans certaines prisons pour l’organiser à tout prix du fait de la menace administrative adressée aux directeurs par le Ministère de la justice, et le mécontentement croissant des prisonniers s’étant vus privés, de toute activité, de parloir et d’office religieux pour ce faire.
Plusieurs centaines d’accidents et « bavures » ont été signalés, provoqués par la venue de force de l’ordre ou de milices citoyennes assermentées entre 16h et 20h le dimanche soir dans des maisons ou appartements, pour contraindre certains récalcitrants à venir voter. Plusieurs émeutes ne sont toujours pas terminées dans des quartiers dits « difficiles », et cela, sur l’ensemble du territoire national.
Les rafles des SDF organisées pour les faire voter, la semaine précédente, auraient donné lieu à d’incontestables atteintes aux droits humains les plus élémentaires par certains membres des Compagnies Républicaines de Sécurité.
Les Préfets des départements bretons, catalans et basques, celui de Corse, de Mayotte, de Seine Saint-Denis, auraient été démis de leurs fonctions pour incompétence et résultats insuffisants suite aux taux de participation enregistrés dans les territoires dont ils avaient la gestion administrative.
Les syndicats ouvriers, lycéens, étudiants, la Fédération des centres sociaux et celle de La libre pensée protestent contre le « bourrage de crâne » qu’a représenté la semaine national du devoir citoyen, organisée depuis deux ans au mois de mars, ces mouvements insistent sur la nécessité de son arrêt immédiat.
Les entreprises ont fourni aux préfectures la liste de leur personnel salarié, celle-ci sera croisé avec le registre des votants, ceux qui ne sont pas venus voter seront sanctionnés d’une journée de salaire « si et seulement si l’entreprise désir participer à l’effort citoyen national », ceci en plus de l’amende automatique de 75 euros à chaque abstentionniste, suite à l’accord passé avec le MEDEF et les seuls syndicats signataires, la CFDT et la CGC. Pôle emploi fera de même pour les chômeurs indemnisés, ainsi que les Départements pour les bénéficiaires du RSA, les caisses de retraites de même.
Les associations des familles françaises protestent contre la verbalisation de certains de leurs membres, qui non pas pu voter du seul fait d’obligations familiales ou religieuses, impératives ou imprévues et de fait, non compatibles avec les délais d’établissement de procuration
Dans plusieurs agglomérations, le nombre de votants seraient bien supérieur au nombre d’habitants, il est trop tôt à cette heure pour identifier la cause de ce curieux phénomène. Les différents parquets et services de Police ont été saisis. La plupart des tribunaux d’instance sont débordés par l’afflux de justificatifs d’absence, signés d’employeurs, de médecins ou le plus souvent d’élus, 2ème alinéa dérogatoire et anecdotique de la loi. Les juges ont lancé une pétition nationale contre le manque de moyens nécessaire à gérer cela, en plus de l’encombrement chronique de leur fonction, le mutisme du garde des sceaux est leur seule réponse.
Communiqué officiel du Ministère de l’intérieur:
« Le taux de participation devrait dépasser les 89%, les résultats électoraux sont relativement stables en pourcentage des suffrages exprimés pour chacune des forces politiques en présence, seul le nouveau parti des abstentionnistes enregistre sa nouvelle entrée avec 5% des voix exprimées. L’ensemble de ces résultats sont quasiment identiques à ce qu’ils étaient avant cette obligation, seul le nombre de bulletins blancs ou nuls a fortement progressé. Le Front national, les républicains et le PS sont toujours les premiers partis de notre pays. Ce qui dément donc toutes les déclarations inconséquentes de nos détracteurs qui voyaient en cette nouvelle disposition démocratique une basse manipulation électorale destinée à sauver la représentation nationale.
Le regrettable comportement d’encore trop nombreux récalcitrants, influencés par des factions libertaires dont l’origine étrangère ne fait guère de doute, n’est pas acceptable, ni compatible avec l’exercice électoral. Voter est donc aujourd’hui un devoir, nos aïeux ont combattu et certains sont morts pour obtenir ce droit, il est intolérable que certains mettent à profit cette organisation nécessaire à la tenue du scrutin pour y défendre brutalement une liberté utopique, ce que ne saurait tolérer toute société démocratique.
Pour ceux qui reproche au gouvernement d’avoir pénalisé et ainsi stigmatisé l’abstention au devoir patriotique, puis mis à profit cette obligation nationale pour financer le déficit public, il est aisé de comprendre que l’on ne peut faire pas d’omelette sans casser d’œufs, c’est comme cela, on ne pouvait pas faire autrement pour sauver un acquis révolutionnaire presque tricentenaire.»
Publié initialement sur médiapart le 22/05/2014
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